Le Blog de PERFIDE, le pongiste réunionnais

Premièrement, il me faut donc d'abord parler de l'organisation clanique qu'est devenue la Ligue de tennis de table, entre une présidente brillamment élue (ou plutôt brillamment placée), une équipe tout aussi brillamment élue, avec son lot de mutés partis avec armes et bagages numérotés, d'élus jamais aussi démocrates et transparents que lorsqu'ils sont dans l'opposition, et aussi secrets que lorsqu'ils ont le pouvoir. Une Ligue qui se targue donc d'avoir été élue démocratiquement, mais à la sauce russe. Dans la démocratie à la Poutine, les adversaires sont interdits de se présenter. Jetés en prison. Mais on peut aussi interdire aux personnes de voter et aux adversaires de se présenter. On peut aussi lancer des rumeurs sur d'éventuels concurrents, grâce à l'aide de quelques coucous (vous savez, l'oiseau voleur de nid). Il y a pire que la démocratie russe de Poutine ! Après cela, rien n'est plus facile que de se faire élire brillamment et démocratiquement avec 95 ou 100% des voix (100% ça fait un peu dictature). 

Deuxièmement, on espérait la tenue d'un débat sur le fonctionnement de la Sélection au retour des derniers Jeux des Îles. Ce débat a eu lieu entre gens importants, entre les trois ou quatre clubs élus au sein du comité qui leur sert d'assemblée. Puisqu'il n'existe pas vraiment de lieu de débat dans le monde du tennis de table réunionnais sous cette mandature. À éliminer ses adversaires et les clubs opposants, on se retrouve vite juste entre soi, juste entre personnes du beau monde.

Puisque les dirigeants de la Ligue ne parlent pas des Jeux des Iles de l'Océan Indien, je vais donc en parler ici. On a déjà longuement parlé des méthodes de sélection des joueurs de l'équipe réunionnaise de tennis de table. Je persiste à penser que les règles de sélection retenues visaient à privilégier certains joueurs de certains clubs. Bizarrement, à certains tours de sélection on retenait parfois deux joueurs, puis on en retenait quatre au tour suivant comme si on s'apercevait que les favoris qu'on souhaitait sélectionner n'avaient pas été retenus ... Parfois également, on plaçait les joueurs de manière surprenante, comme pour éliminer certains. On pourra dire ce que l'on veut, certifier que ceux qui furent qualifiés étaient les meilleurs ... Au final, il semble en ressortir que le fait d'appliquer bêtement des règlements de sélection issus du niveau National, pour les compétitions internationales, n'est pas une brillante idée. 

Mais il me semble plus important de parler aujourd'hui de la sélection des coachs des équipes masculines et féminines. Une bonne équipe implique un bon coach, connaissant bien ses joueurs ou ses joueuses. Mais était-ce bien le critère retenu pour le choix des coachs des Jeux des Îles de cette année à Maurice ? N'était-ce pas plutôt l'appartenance à certains clubs de l'île ? Ou bien suffisait-il d'être un joueur numéroté ? Quoiqu'il en soit, il est inacceptable que l'intérêt du tennis de table réunionnais ait été sacrifié aux rancœurs et haines des uns et aux intérêts des autres. On aurait pu retenir des coachs ayant accompagné toutes les dernières sélections, masculines ou féminines. Mais malheureusement, cela aurait conduit la Ligue à retenir comme coachs, comme sélectionneurs, des personnes de clubs ennemis, de La Cressonnière ou de Bras Panon. Des personnes qui avaient été déclarés personna non grata. Sans le dire, la Ligue a ainsi préféré hypothéquer les chances de médailles de La Réunion et des joueurs et joueuses réunionnais, et s'entourer de personnes alliées.

Il y a une dernière chose à relever sur ces derniers Jeux des Îles. Où se trouve donc le leader de l'équipe réunionnaise et médaille d'argent en individuel ? Un joueur arrivé dans l'île deux ans auparavant, juste le temps nécessaire pour être sélectionnable dans l'équipe réunionnaise ? Il est parti dans le club métropolitain de l'Entente Saint Pierraise en Seine Maritime en Métropole (département 76), club aux quatorze numérotés français. Quel peut être l'intérêt pour La Réunion d'avoir aligné ce joueur pour les Jeux des Iles, hormis l'intérêt personnel de ce joueur d'avoir inscrit une ligne sur son CV et d'avoir remporté une ou deux médailles ? Il faudrait que les responsables de la Ligue s'expliquent sur leurs choix !

Que dire d'autre au final de la Ligue de tennis de table, du clan affinitaire et identitaire qui la dirige, si brillamment et si démocratiquement élu (poutiniquement), si représentatif des joueurs réunionnais, si représentatif des clubs de la Réunion, si brillants et si inventifs, qu'ils nous laissent les parties inadaptables des règlements français qu'ils copient barrés en rouge. Merveilleux je dirais.

Dernier mot sur le tennis de table réunionnais et ses brillants dirigeants. Cette drôle d'idée de croire que pour faire bien, pour faire joli, il faut tout couper en deux. La division des compétitions individuelles et des compétitions par équipes est-elle une brillante idée ? Sous prétexte que le niveau des compétiteurs baissent (un lien avec l'action de la nouvelle équipe à la Ligue ?), on préfère couper en deux chaque division ? Résultat, les joueurs et équipes des plus hautes divisions mettront deux fois plus de temps pour dégringoler, tandis que les nouveaux joueurs et les nouvelles équipes mettront deux fois plus de temps pour monter? Pour atteindre l'élite de la compétition, on mettra désormais plusieurs années. Certains disaient qu'ils jouaient pratiquement toujours les mêmes joueurs ? Désormais, les mêmes joueurs des mêmes clubs se joueront encore plus souvent, pour les matchs aller-retours deux fois par demi-saisons. 

Mais bon, pour cette équipe-là, il est important de copier docilement ce que la métropole fait, ce que la métropole dit, ce que la métropole décide de faire. Les joueurs numérotés jouent en nationale 1 en métropole, il faut donc créer suffisamment de divisions à la Réunion pour que ces joueurs ne risquent pas d'affronter les plébéiens en coupant toutes les divisions en deux. CQFD. Non, pas CQFD, mais plutôt CQFC-D (ce qu'il fallait copier ... docilement).

Il ne faut même pas parler des compétitions de type TOP, où là aussi, on ne joue qu'entre soi, entre joueurs des mêmes divisions. Ces mêmes dirigeants se targuaient d'ailleurs il y a quelques années de combattre l'élitisme, et ils privilégient une réforme qui valorise encore plus l'élitisme, le fait pour les meilleurs de ne jouer que contre les meilleurs, entre meilleurs, loin des joueurs et des équipes lambda ! On a critiqué le soi-disant élitisme de Nelson, sa vision élitiste du tennis de table, mais il n'avait jamais proposé quelque chose d'aussi extrémiste que ce projet purement administratif, purement mécanique.

Dans quelques mois ou années, si le niveau continue de baisser, ou si l'envie de couper de nos dirigeants se poursuit, passera-t-on à des divisions de deux équipes ou de huit joueurs ? Et bientôt, chacun jouera dans sa propre division avec lui-même. Quel est donc le rêve de nos dirigeants ? Se maintenir au pouvoir ad vitam aeternam ? Et couper ... couper ... couper ? Les divisions en deux et les cheveux en quatre ...

Le tennis de table à La Réunion va mal. Préférence affinitaire, élitisme de mauvais goût, pour la mauvaise raison, parce que l'on applique bêtement les mécanismes pensés à d'autres échelles, et non pas pour 300 péquins. 

Signé PERFIDE

Pour ceux qui l'ignorerait, ceci est un blog satirique. Tous les personnages sont évidemment inventés. Toute ressemblance ou similitude avec des personnages, des associations ou des faits existants approchants ou ayant existé ne saurait être que pure coïncidence fortuite !